صحفيتان تصدران بيانا تتهمان فيه ضابط شرطة بالتحرش بهما

Marie Foray, universitaire en droits de l’homme et Tiphaine Gosse, journaliste, ont été déclarées « persona non grata » par les autorités mauritaniennes alors qu’elles effectuaient des recherches sur l’esclavage et le racisme en Mauritanie. 

Lors de leur convocation à la DGSN le vendredi 28 avril 2017, le général Mohamed Ould Meguett a déclaré : “il n’y a pas d’esclavage en Mauritanie”. Ce dernier a ensuite exigé qu’elles quittent le pays sous un délai de 5 jours afin de les empêcher de poursuivre leurs investigations dans le pays.  Accusées de travailler pour des organisations non reconnues (IRA, Initiative pour la résurgence du Mouvement Abolitionniste et TPMN, Touche Pas à Ma Nationalité), elles ont été contraintes de rentrer en France le mardi 2 mai 2017. Marie Foray et Tiphaine Gosse effectuaient toutes deux leur deuxième séjour sur le territoire mauritanien.

Marie Foray, en Mauritanie depuis le 18 Mars, a commencé à rencontrer des difficultés au moment du renouvellement de son visa. Convoquée à de nombreuses reprises par la direction de la sûreté du territoire, elle a subi de la part des autorités mauritaniennes un harcèlement moral, allant d’insinuations à caractère sexuel jusqu’à des menaces de prison sans qu’il lui soit fait part, dans un premier temps, des accusations portées à son encontre.  Au bout de trois semaines, lors d’une convocation à la DGSN, il lui a été signifié que son visa ne lui serait pas renouvelé. Tiphaine Gosse et elle même devaient quitter le territoire au plus vite sous peine de prison, alors que Tiphaine Gosse disposait pour sa part d’un visa toujours valable.  Marie Foray, présente en Mauritanie sur Invitation de l’AMDH (Association Mauritanienne pour les Droits de l’Homme, présidée par Maître Fatimata Mbaye, association reconnue en Mauritanie), s’est vu accusée de ne pas avoir choisi un organisme gouvernemental tel que la CNDHA pour être encadrée dans ses recherches.  Les photos de victimes de l’esclavage, les interviews réalisées, les rencontres effectuées auprès de jeunes soucieux de dénoncer l’injustice dont ils s’estiment victimes au sein de leur propre pays, les entretiens menés auprès d’anciens prisonniers injustement incriminés en raison de leur combat contre l’esclavage constituent les véritables raisons ayant conduit les autorités mauritaniennes à les « chasser » du pays. Leur détermination à entraver leur travail, leur départ forcé et précipité suivi, le même jour, par l’arrestation de Balla TOURE, Samba DIAGANA, Hanana MBOIRICK, Kaw LO et de Meimoune BOUGAH à Sélibaby, tous militants de l’IRA, montre à quel point ce sujet reste extrêmement sensible et tabou en Mauritanie.

Paris, Mercredi 3 mai 2017

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