Mali : l’armée française bombarde le commissariat de Gao occupé par des islamistes
Les combats au sol se poursuivent ce lundi à Gao, la grande ville du nord-est du Mali, reprise par les soldats français et maliens. Cette ville avait déjà été la cible de deux attentats suicides en 48 heures et d’attaques répétées des islamistes dimanche un comando a afronte des soldats maliens dans le centre ville, avant de se retrancher dans le commissariat.
Ce lundi matin, vers 5 heures, l’armée française a bombardé le bâtiment. Plusieurs témoins disent avoir vu «un hélicoptère» de l’armée française en action et des restes humains autour du bâtiment totalement détruit. Un témoin assure qu’un des islamistes retranchés dans le commissariat s’est fait exploser.
Dans le centre de Gao, les combats s’étaient interrompus à la tombée de la nuit dimanche. Les échanges de tirs ont fait quelques blessés parmi les Français. La présence de francs-tireurs dans la ville fait craindre une poursuite des combats, selon des sources françaises et maliennes. Le lieutenant-colonel Mamadou Sanake, de l’armée malienne, se voulait rassurant, estimant que «Les effectifs islamistes infiltrés en ville ont été fortement réduits, il y a beaucoup d’islamistes tués». «La situation n’est pas totalement sécurisée», selon Laurent Fabius Les attaques de vendredi et samedi ont été saluées et revendiquées par Abou Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao. «Les fidèles de Dieu ont attaqué avec succès aujourd’hui l’armée malienne, qui a laissé venir les ennemis de l’islam à Gao. Les combats vont se continuer jusqu’à la victoire, grâce à la protection de Dieu. Les moujahidines sont dans la ville de Gao et y resteront», a-t-il déclaré. C’est la première fois que les islamistes ciblent ainsi une ville récemment repassée sous le contrôle des soldats maliens et français. Gao, située à 1.200 km de Bamako, avait été reprise le 26 janvier aux groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, dont le Mujao. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a admis dimanche soir sur BFM TV que la situation dans la ville de Gao n’était «pas totalement sécurisée». Il n’a pas exclu de nouvelles incursions de groupes jihadistes, même s’il a assuré qu’ils ont «été frappés durement» depuis le début de l’intervention militaire française le 11 janvier.
leparisien