Jemil Ould Mansour sur TVM: Le verbe au service de la vision.

 

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La Télévision publique de Mauritanie(TVM) évolue vers la diversité culturelle et le pluralisme politique. Ce ne sont pas fleurs qu’on jette .C’est perceptible. Il suffit pour le constater de voir le changement intervenu sur la grille des programmes culturels mais aussi le défilé des invités de l’opposition qui s’y succèdent. L’émission-débat organisée la soirée du 26 

septembre en fut, un exemple. Après de précédentes émissions qui ont vu la participation de dirigeants politiques et des économistes de la Majorité et de l’Opposition, la TVM a attiré cette fois sur son plateau Jemil Ould Mansour président de Tawassoul l’un des partis les structurés de l’opposition mauritanienne organisée au sein de la coordination de l’opposition démocratique (COD) qui appelle depuis plusieurs mois, à la chute du président Aziz. Jemil Ould Mansour fut l’invité principal de l’émission à laquelle était présente la grande artillerie du parti notamment Ghoulam Ould Hadj Cheikh (le grand timonier du parti) , Saleck Ould Sidi Mahmoud (le procureur général), les sénatrices Zeinebou Mint Dedde et Yaye Ndaw Coulibaly ainsi que Mohamed Fadel Ould Moctar l’homme-choc du mouvement de la jeunesse Tawassoulienne.  Ahmed Jiddou Ould Bahi et Abdoullaye Diakité n’étaient pas de la partie car «en mission à l’intérieur du pays pour préparer le futur congrès prévu en décembre» nous a-t-on dit. Dés que le journaliste animateur Taghiyoullah Ould Ledhem donne l’occasion au président deTawassoul, celui-ci en bon archer bande son arc et se met à décocher flèches sur flèches.  Coup sur coup, il donne un aperçu sur l’historique de Tawassoul , son ancrage idéologique et son orientation démocratique et réformiste pour la convergence des tous les courants islamistes soufis et même salafistes originels. Et Ould Mansour de revenir sur sa présence à l’émission : « Ce n’est pas parce que nous sommes contents de ce qui se passe sur les medias publics revenus au monolithisme depuis le coup d’Etat de 2008. Mais dans la perspective de l’ouverture prônée par les résultats limités du dialogue nous sommes là parcequ’à Tawassoul et à la Coordination, nous ne sommes pas adeptes de la politique de la chaise vide». Interrompu dans cette envolée par une question relative au parcours de Tawassoul opposé à la normalisation avec Israël mais entré (début 2008) dans un gouvernement qui avait des relations avec ce pays, ainsi que sur la candidature à la présidentielle (hors FNDD-front anti-putsch en 2009), puis la reconnaissance des résultats de la présidentielle, l’alliance électorale avec l’UPR (parti au pouvoir), puis l’appel à la chute d’un régime élu , Ould Mansour a expliqué que ces positions relevaient de contextes différents. « Les relations avec Israël datent depuis longtemps (1994,ndlr) nous on s’y est toujours opposés, c’est nous qui avions payé le prix en s’ opposant à la visite honteuse de Sahlom(en 2005). A l’époque, où étaient-ils, les autres ? Ils étaient les piliers du régime qui avait établi ces relations» dit en allusion à qui on peut imaginer.  Sur l’appel lancé par Tawassoul à la chute du régime, Ould Mansour a voulu se donner des circonstances atténuantes : «A l’opposition, nous demandons le départ de ce régime par les slogans et les marches, alors que ce régime est issu d’un putsch qui a déposé un présidente légitime» a-t-il dit. Sur son alliance avec l’UPR et le statut « d’opposition sage » adopté entre juillet 2009 et mars 2011 Ould Mansour l’a expliqué par le souci de donner une chance au pouvoir élu en 2009, mais rien de positif ne s’est produit a-t-il précisé, car selon lui, le monolithisme est revenu plus fort, la gabegie s’est systématisée et c’est pour cela que Tawassoul a reconsidéré ses positions et rendu publique son initiative : « la reforme avant qu’il ne soit trop tard ».  Mais ici, il y a lieu de souligner que cette position de Tawassoul lui aurait été plutôt dictée, plus, par le contexte extérieur. Car les mouvements islamistes semblables à Tawassoulavaient dirigé des révolutions dans le sillage du printemps arabe en Tunisie, en Libye et même au Maroc, lesquelles, ont fini par les amener au pouvoir. Nos islamistes à nous, faisaient à l’époque de “l’opposition sage” (mouarada nassiha). Tawassoul a certainement voulu s’arrimer à la dynamique créée par ses amis de la sous région et Ould Mansour n’a pas voulu le reconnaitre. Tout comme il aura été vague dans ses reponses aux questions par rapport à la hausse des prix des hydrocarbures et aux données macro-economiques réelles, car confirmées par le FMI qui vient de décerner un satisfecit à la Mauritanie et ce, en optant pour le scepticisme et la relativisation.  Par la suite, tout en exprimant sa solidarité avec l’armée, il a contesté le succès de la lutte antiterroriste avancé par un journaliste, la présentant comme aventureuse, menée par procuration et préjudiciable à un voisin : le Mali. Selon lui, il faudrait que cette lutte se fasse dans un consensus du front intérieur et en coordination avec les voisins. «Mais les voisins ne veulent rien faire et c’est la Mauritanie qui est la plus visée» lui a rétorqué un journaliste.  Abordant «Emel 2012», Jemil Ould Mansour a reconnu que ce programme a en partie touché les populations cibles mais qu’il a connu des dérives reconnues par le pouvoir et a rappellé -à juste titre- que le gouvernement a agi tardivement et avait même refusé dans un premier temps de reconnaitre l’existence de la sécheresse, indiquant à la fin, que ce programme n’a rien de particulier par rapport au plan d’urgence lancé par Ould Taya et même au programme spécial d’intervention (PSI) initié par l’ex-président Sidi Ould Cheikh Abdellahi en 2007. Ould Mansour qui a refusé d’être perçu comme aspirant à diriger l’opposition mauritanienne dont les dirigeants historiques présentent certaines contraintes et a affirmé que son parti aspire et peut diriger le pays et en a les moyens, a contesté les résultats du dialogue politique lancé en septembre 2011 indiquant que les reformes n’ont pas touché les pouvoirs du président de la république dans la constitution. « La preuve que ce dialogue à échoué c’est la multiplicité des initiatives lancées pour créer un rapprochement entre le pouvoir et l’opposition

 

 

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