Déclaration du réseau Mauritanien pour l’observation des Elections
Le réseau Mauritanien pour l’Observation des Elections (RAKIB), a suivi avec un intérêt croissant la tentative de dialogue entreprise, au cours de la semaine écoulée, par les partis de la Majorité Présidentielle et ceux des la Coordination de l’Opposition Démocratique, sous la supervision des pouvoirs publics, au sujet de la définition et de la préparation des conditions consensuelles pour l’organisation des élections municipales et parlementaires pendantes et ce, de manière à assurer la participation de toutes les parties prenantes à ces élections. Ce qui aurait été de nature à leur conférer davantage de crédibilité et de légitimité aux yeux de l’opinion publique nationale et internationale.
Le réseau s’attendait par ailleurs à ce que les organisations de la société civile concernées par l’observation et l’évaluation des opérations électorales, soient associées à ce dialogue, en tant qu’acteurs et partenaires incontournables et désormais impossibles à ignorer ni à exclure des sphères de prise de décisions et de façonnement du devenir du pays ,sans commettre une erreur rédhibitoire qui encourt la désapprobation de la communauté internationale. Voila pourquoi, le Réseau s’étonne réellement de l’exclusion des organisations de la société civile concernées de ce genre de concertations et de dialogues ; et tout en exprimant son regret pour la pérennité de la culture du mépris de la société civile et de sa non prise en compte comme partenaire digne d’intérêt dans le façonnement du devenir national, le réseau engage tous les acteurs et les décideurs politiques nationaux à ne plus persister dans la méconnaissance du rôle de facilitateur neutre et d’interface non partisan que peut jouer la société civile sur la scène politique pour combler le fossé qui sépare les antagonistes politiques engagés dans la compétition pour la conquête du pouvoir et pour rapprocher leurs positions divergentes dans les intérêts supérieurs du pays. C’est le lieu aussi pour le Réseau, d’exprimer sa déception face à la regrettable rupture du dialogue entre les parties prenantes sans parvenir à un accord consensuel sur le modus opérande de la tenue de élections mainte fois reportées, dans des conditions acceptables par tous et permettant ainsi la participation de tout le spectre politique national, ce qui aurait assuré la bénédiction nationale et l’approbation internationale requises pour ces consultations. Le réseau considère en outre que si les organisations de la société civile concernées avaient été associées à ce dialogue, les chances de succès de celui-ci auraient peut-être été plus grandes vu ce qu’elles auraient déployer comme efforts pour réduire l’écart des point de vues des uns et des autres ou à défaut, connaitre au moins la partie responsable du blocage ayant conduit à la rupture malencontreuse du dialogue et porter, le cas échéant, un témoignage édifiant en la matière . Le réseau formule le vœux, au demeurant, que la mentalité dépassée, prévalant encore au pays, qui prend la société civile pour quantité négligeable, disparaisse à tout jamais et que les décideurs nationaux à quelque niveau qu’ils soient, comprennent, pour de bon , qu’il n’est plus possible ni de mise, de vouloir faire l’impasse sur la société civile. Cette attitude n’est plus, par les temps qui courent, acceptable ni au plan national ni au plan international et il n’est que temps de s’en défaire. Nouakchott le 5 octobre 2013. Le président du réseau Pr. Mouhamed Lemine Ould EL KETTAB