Ouverture du 6ème Sommet Africités : Macky Sall pour la prise en compte des spécificités locales

altDakar abrite, depuis hier et  jusqu’au 8 décembre, le 6ème Sommet Africités ouvert, hier, par le chef de l’État Macky Sall, en présence des ex-présidents Thabo Mbeki, Pedro Pires et Nicéphore Soglo. Le président de la République  a appelé les maires du continent à conquérir et à construire la place de l’Afrique dans le monde. Il a, par ailleurs, indiqué que les orientations qui doivent être prises en faveur du décollage économique du continent nécessitent une prise en compte des spécificités locales. Des tables rondes, conférences et expositions vont rythmer ce 6ème Sommet après celui de Marrakech au Maroc, il y a trois ans.

Macky Sall veut la prise en compte des spécificités locales Présidant la cérémonie d’ouverture du sommet Africités qui se tient à Dakar du 4 au 8 décembre, le président de la République, Macky Sall, a appelé les maires d’Afrique à conquérir et à construire la place de l’Afrique dans le monde. Il a indiqué que les orientations qui doivent être prises en faveur du décollage économique du continent doivent prendre en compte les spécificités locales.  Le président de la République, Macky Sall, a appelé, hier, les collectivités locales à la prise en compte des spécificités des régions d’Afrique dans la réalisation des politiques de développement dans le continent. « C’est à vous de conquérir et de construire la place de l’Afrique dans le monde. C’est à nous de la construire par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Et construire l’Afrique par ses territoires, c’est donner droit aux spécificités locales dans ce qu’elles offrent de meilleur », a déclaré le président Sall à l’ouverture du sommet Africités.  Pour le chef de l’État, les potentialités des territoires doivent en priorités répondre aux besoins  de développement des populations locales. « C’est une exigence de paix et de justice », a insisté Macky Sall, qui a demandé aux maires de ne pas oublier les impératifs de solidarité et d’unité du territoire national. « Il faut, à travers des mécanismes appropriés de solidarité, corriger le déséquilibre pour développer en chacun l’attachement à la nation et le désir du vivre ensemble », a souligné Macky Sall, qui ajoute que c’est ce que le Sénégal recherche à travers le nouveau concept développement territorial. Le président de la République s’est réjoui du choix du thème du sommet qui est : « Construire l’Afrique à partir de ses territoires : quels défis pour les collectivités locales ?». Le chef de l’État estime que les maires ont voulu certainement, à travers ce sujet, sonder les dynamiques qui interpellent les Collectivités locales. Selon M. Sall, ces dynamiques touchent à l’urbanisation, la démocratisation, la décentralisation et la redéfinition des enjeux du développement du continent dans la perspective de l’Afrique des peuples. Le président Sall qui fut maire de la commune de Fatick a dit appréhender l’ardeur et la complexité des charges des édiles de villes. « Je vous y encourage. Impulser le développement à la base est un travail de base, un travail exigeant qui nécessite une attention et un engagement constant aux côtés du citoyen surtout que la gouvernance locale comme celle de l’État moderne connaît des profondes mutations », a-t-il dit. Le chef de l’État a ajouté : « aux défis classiques telles que la santé, l’éducation, l’assistance sociale s’ajoutent de nouveaux paradigmes d’une autre amplitude liés à la croissance démographique, au péril environnemental, aux problèmes d’assainissement, d’aménagement urbain et de sécurité. Le tout dans un environnement de restriction budgétaire ».  En outre, a insisté le président de la République, « l’aspiration légitime des peuples à plus de libertés, de démocratie et de transparence exige désormais de tous les gouvernants une gestion vertueuse des ressources et des affaires publiques ». C’est pourquoi, le président Sall a donné des pistes de réflexion aux maires.  Il s’agit, selon lui, de voir comment au regard de cette considération assurer une répartition optimale des compétences entre l’État et les pouvoirs locaux pour tirer le meilleur parti de leur complémentarité, mais d’identifier le meilleur régime fiscale et budgétaire pour les Collectivités locales. Le président demande aussi aux maires de trouver des voies pouvant permettre de rendre les villes plus attractives dans un contexte mondial de compétition effrénée. Macky Sall appelle aussi à la définition d’un cadre de concertation répondant aux besoins des générations actuelles sans compromettre ceux des générations futures.  Abordant la politique de décentralisation de l’État du Sénégal, le chef de l’État a déclaré que les collectivités locales sont entièrement autonomes dans la définition de leurs politiques de développement local, dans la prise en charge de leurs préoccupations. Toutefois, a-t-il relativisé, « il reste que le transfert de l’État central vers les collectivités reste à renforcer puisque des compétences ont été transférées et les moyens n’ont pas suivis. Pour l’exercice de ces compétences, a-t-il prôné, l’esprit d’initiative doit rester au cœur de la vision du développement. 

« Les infrastructures doivent être une priorité » Le président de la République Macky Sall a exhorté, hier, les maires d’Afrique à inscrire la question des infrastructures au cœur de leurs échanges lors de la table ronde qui se tient aujourd’hui dans le cadre du sommet Africités sur le thème : « Quelle place pour l’Afrique dans le monde d’aujourd’hui et de demain ? » « Je souhaite que les questions d’infrastructures et de justes rémunérations de nos ressources minières figurent au cœur de vos priorités. C’est cela aussi construire l’Afrique à partir de ses territoires. Il n’y a point de développement sans infrastructures de qualité », a dit Macky Sall à l’ouverture du sommet. Le Président Sall a estimé que le développement ne peut se faire sans des moyens de transport adéquats qui assurent une meilleure circulation des personnes et des biens. « C’est cette idée du Nepad que le Sénégal tente de mettre en œuvre à l’échelle régionale de façon plus pragmatique. L’Afrique ne pourra pas se développer  tant que ses ressources minières ne sont pas rémunérées à leur juste prix à cause de contrats léonins qui ne laissent à nos pays que le portion congrue », a-t-il dit, ajoutant que le combat à mener pour le développement de l’Afrique implique les chefs d’État, mais aussi les maires qui, selon lui, représentent leurs terroirs.

Khalifa Ababacar Sall, maire de dakar : « La gouvernance locale, une alternative crédible » L’édile de la ville de Dakar a fait hier, à l’occasion de la cérémonie officielle d’ouverture de la 6ème édition du Sommet Africités, un plaidoyer pour des élus locaux plus responsabilisés dans la mise en œuvre des politiques et stratégies locales. Dans son message de bienvenue à tous les délégués et représentants étatiques et élus d’Afrique et d’ailleurs, Khalifa Ababacar Sall a remercié d’emblée le chef de l’État Macky Sall pour son implication personnelle dans la préparation et l’organisation du sommet Africités. « Ce sommet a pu se tenir grâce à votre engagement et soutien, de même que les efforts fournis au niveau africain », témoigne-t-il, avant de dire sa gratitude pour l’initiative prise par le chef de l’État Macky Sall d’inscrire dans la charte africaine le problème de la gouvernance locale qui a reçu le soutien de 15 pays. Il a en outre remercié le Roi Mohammed VI du Maroc qui s’est aussi investi autant que le Sénégal dans la préparation et l’organisation du Sommet. Pour ce dernier, aujourd’hui comme demain en Afrique, la gouvernance locale s’impose comme une alternative crédible car, note-t-il, « le maire est le premier interlocuteur du citoyen ». C’est pourquoi, a-t-il, suggéré, pour plus d’efficacité, le monde doit continuer de penser globalement et d’agir localement. Pour dire termine-t-il, que le président Macky Sall, à travers l’acte III de la décentralisation, a montré la voie à suivre pour le plein épanouissement des territoires. Le « Daalène ak Diamm » (soyez les bienvenues) du maire de Dakar s’est aussi matérialisé par la forte mobilisation des populations qui ont offert aux hôtes du pays, aux alentours du complexe King Fahd, un accueil coloré aux sonorités locales. 

Bertrand DELANOË, maire de Paris : « Les maires doivent être au service de la paix » En sa qualité de président de l’Association internationale des Maires Francophones (Aimf) et maire de la ville de Paris, Bertrand Delanoë a déclaré que la réunion de Dakar démontre que les collectivités locales du Monde et plus particulièrement celles d’Afrique sont solidaires. « Ma ville doit tant à l’Afrique, car des dizaines de milliers d’Africains apportent leur culture, leur énergie et leur savoir faire pour que Paris reste ce qu’elle est », a lancé le maire de la capitale française. Le peuple Sénégalais, quelles que soient les difficultés, a ajouté Bertrand Delanoë, par cette mobilisation, a démontré que le Sénégal est un exemple de démocratie.  Selon lui, les Élus locaux doivent faire de la gouvernance locale un élément essentiel pour solutionner les crises. D’après le maire de Paris, les élus portent la souffrance des populations à la base et aujourd’hui comme les Nations Unies l’ont fait, l’Union africaine doit apporter son soutien. « Nous avons un devoir de solidarité pour bâtir ce 21ème siècle dans la démocratie locale en réussissant des projets dans les domaines de l’assainissement, de l’eau, de la santé, de l’urbanisme, etc. », a martelé l’édile de Paris. Se référant au conflit au Nord Mali, il a dit que les maires doivent être au service de la paix avant de dédier la rencontre à la paix dans le monde et surtout en Afrique. Selon le maire de Paris, l’Afrique inspire confiance et jouera son rôle dans l’organisation mondiale des maires. 

René Emmanuel SADI, vice-président de la CADDEL : « Nous sommes engagés dans la construction d’une Afrique des territoires » Le vice-président de la  Conférence africaine de la décentralisation et du développement local (Caddel),  René Emmanuel Sadi, a déclaré, hier, que la Caddel est résolument engagée dans la construction d’une Afrique des territoires, en quête de gouvernance, de performance et d’émergence. Selon M. Sadi, la Caddel qui s’est donnée pour mission d’accompagner les dynamiques de développement au plan continental sera « toujours aux côtés des acteurs locaux, des Collectivités locales notamment pour une Afrique forte, conquérante et maitresse de son développement et de son destin ».  M. Sadi, qui est par ailleurs ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation de la République du Cameroun, a rappelé les actes posés par la Caddel pour promouvoir le développement à la base en Afrique. Il s’agit notamment de l’adoption du principe de l’élaboration d’une charte africaine de la décentralisation et de la gouvernance locale, mais aussi de l’instauration d’un prix de l’excellence africaine dans le domaine de la gouvernance locale dont les modalités et les contours sont discutés avec les partenaires et organismes ayant une expertise avérée dans le domaine et la production d’un rapport triennal sur l’état de la décentralisation en Afrique.  Selon M. Sadi, l’engagement de l’Africaine en faveur du développement des territoires est aussi illustré par le thème du sommet qui est : construire l’Afrique à partir de ses territoires : quels défis pour les collectivités locales ?  Pour le vice-président de la Caddel, le thème du sommet illustre le rôle et les prérogatives dévolues et reconnues aux « collectivités locales africaines pour une Afrique des peuples qui se réalisera sans nul doute à travers la mise en œuvre des stratégies de rapprochement que sont notamment les dynamiques transfrontalières portées par l’intercommunalité, la constitution des associations transnationales, l’échange et la mutualisation des expériences et le renforcement des liens tissés par l’histoire et la culture des peuples africains ». Selon M. Sadi, l’approche territoriale mise en exergue interpelle, à un plus haut niveau, les ministres membres de la Caddel. 

Abdoulaye Baldé, président de l’ams : « Pour une plus grande liberté des élus »  Le président de l’association des maires du Sénégal (Ams), le maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé a donné, hier, en exemple les succès des politiques et stratégies locales des villes du Maroc, de Turquie, de Chine et du Brésil qui doivent, selon lui, inspirer les pays du sud. C’était hier, lors de la cérémonie d’ouverture à Dakar de la 6ème édition du sommet Africités. Comme son homologue de la ville de Dakar, le maire de Ziguinchor a pour sa part sacrifié au traditionnel message de bienvenue. Des salutations spéciales pour ses frères élus, les nombreux anciens présidents, les ministres et représentants d’organisations internationales qui ont fait le déplacement pour participer au Sommet. Il a transmis ses remerciements à l’endroit du chef de l’État Macky Sall, mais aussi de son prédécesseur Me Abdoulaye Wade qui, selon lui, a aussi contribué à la tenue des assises d’Africités. Il en est de même aussi des ministres Aliou Sow, Cheikh Bamba Dièye et Mme Arame Ndoye Sène, qui se sont succédé au rang de ministre en charge des Collectivités locales et de l’aménagement du territoire. Parlant du thème de la 6ème édition du sommet Africités, Abdoulaye Baldé note que ces assises constituent une plateforme de communication et de dialogue constructifs en faveur des collectivités locales. Pour ce dernier, l’épanouissement des États africains dépend d’une bonne gouvernance locale et d’une politique de décentralisation. Néanmoins, il a cité les énormes difficultés des gouvernements locaux telles que le manque criant de moyens des collectivités locales, et un transfert de compétences qui s’est mué, note-t-il, en transfert de problèmes. C’est pourquoi, il a lancé un appel pour que les gouvernances d’Afrique allouent des fonds conséquents aux collectivités locales. « Le développement des collectivités locales ne peut se réaliser sans une plus grande liberté des élus locaux dans la définition des politiques à la base », souligne-t-il, avant de souhaiter que la 6ème édition d’Africités qui se tient à Dakar soit celle de la consolidation de la gouvernance locale et celle de l’affermissement de l’élu africain.

Nicephore SOGLO, maire de Cotonou, ancien président du Benin : « Doter les collectivités d’une autonomie financière » Le maire de Cotonou et ancien président du Bénin a souligné que les collectivités locales doivent avoir leur autonomie financière. Citant l’exemple du Canada, Nicéphore Soglo a souligné que les collectivités locales bénéficient d’une réelle autonomie en s’appuyant sur le foncier. L’ancien fonctionnaire international de la Banque mondiale a insisté pour que les organismes mettent les ressources nécessaires pour que les villes puissent vaincre les inondations à partir d’un meilleur assainissement et l’insalubrité des capitales. Selon lui, des subventions doivent être disponibles pour une meilleure mobilité urbaine et les questions de pollutions urbaines. Face aux défis avec l’Afrique qui doit se retrouver à plus d’un milliard d’hommes d’ici 2050, il s’est interrogé sur les infrastructures qui accueilleront ces populations. Il a invité les chefs d’États et de gouvernants à utiliser les lobbies pour donner les moyens aux Cités, gouvernements et Élus locaux (Cglu) pour doter l’Afrique de tous les moyens financiers nécessaires. Donnant en exemple le barrage de Inga qui aurait pu fournir à l’Afrique et à un tiers de l’Europe toute l’énergie hydraulique, il a insisté sur la nécessité de profiter des ressources et plus particulièrement du solaire. 

Mohan Laenser, Représentant du Roi du Maroc : « Pas de démocratie, sans démocratie locale » Au nom du Roi du Maroc, son représentant, le ministre de l’Intérieur du Royaume chérifien, Mohan Laenser, a dit que ce sommet confirme qu’Africités est un cadre de dialogue et de concertation avant d’ajouter que « la démocratie ne peut se faire sans démocratie locale ». Le Maroc, a-t-il soutenu, est fier de passer le flambeau su Sénégal. Selon le ministre de l’Intérieur, dans la dernière Constitution du Royame, le Roi a pris l’engagement d’y inscrire l’autonomie financière dans les collectivités locales. Il a aussi annoncé la mise sur pied d’une Académie des Élus et cadres locaux qui seront formés dans son pays. Il a demandé aux élus de renforcer la coopération Sud-Sud avant de dire que le Royaume abritera en 2013 une grande rencontre Cglu-Afrique.

 

source:Lsoleilsn

 

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